mardi 6 septembre 2011

Bon baisers de Winnipeg...


Carte postale publiée dans La Source (9 août - 6 septembre), Vancouver.

Profiter de Winnipeg…
Il en va des villes comme des personnes, si l’on ne fait pas l’effort de s’y confronter et de chercher ce qu’elles ont à offrir il est très facile de rester crisper sur une première impression mitigée et rater une belle rencontre. Si Winnipeg était une personne, ce serait une « belle personne», quelqu’un qui ne ment pas et qui offre sans retenu tout ce qu’elle a à offrir, sans forcément attendre qu’on l’aime en retour. Winnipeg n’a pas les paysages grandioses qui entourent Vancouver. Winnipeg n’a pas l’opulence de Calgary. Winnipeg ne vibre pas comme Toronto. Winnipeg n’a pas le charme de Montréal. Soit. 
A mi-chemin entre l’est et l’ouest et à seulement une heure de route du premier poste frontière avec les Etats-Unis, Winnipeg n’a jamais véritablement été considérée comme faisant partie des villes majeures du Canada. Elle a longtemps été un point sur la carte au milieu des prairies, le mid-west canadien. Cette exclusion du club a été renforcée par la perte de son équipe emblématique de hockey, les Jets, délocalisé à Phoenix, Arizona en 1995.  Une ville sans club de hockey ne saurait être une vraie ville canadienne… Après 15 ans d’exil, l’équipe vient de rentrer au bercail pour la prochaine saison, créant le plus grand événement que la ville ait connu depuis très longtemps. Alors sous-estimée Winnipeg ?
Certainement. Parmi les rares centres urbains d’une province essentiellement rurale, la ville reste l’une des moins chers du Canada, et le Manitoba, l’une des provinces les plus pauvres du pays. Ce serait pourtant oublier un peu vite que Winnipeg est en même temps l’un des centres économiques et industriels historique du pays. Les secteurs bancaires, agro-industriels et aéronautiques notamment sont solidement implantés dans une ville en pleine mutation et bien décidée à rattraper son retard dans tous les domaines. Elle s’appuie pour cela sur des projets d’envergure comme le musée des droits de l’homme en construction et un futur nouvel aéroport. Ce développement se traduit déjà par un bond spectaculaire du prix de l’immobilier. Pour autant, Winnipeg reste encore très abordable comparé à d’autres-ville et cultive un certain art de vivre. Ici, dire que l’hiver est rude est un doux euphémisme. Aucune ville ne souffre la comparaison en matière de température négative.
Elle n’a pas été surnommée « Winterpeg » pour rien. L’été, ce sont les records de chaleur qui sont battus, à tel point qu’il est très difficile au nouvel arrivant que je suis d’imaginer qu’il puisse y avoir un hiver à Winnipeg. Dans un autre registre, la ville détient également un record dont elle aimerait se passer volontiers. Depuis de longues années, la capitale du Manitoba est aussi celle du crime au Canada. La ville est depuis de longues années le territoire de gangs qui s’affrontent avec plus ou moins de violence sur fond de trafic de drogue et de pauvreté. Cette délinquance occupe la police de Winnipeg à temps plein. Lorsque l’on ouvre un journal le matin qui énumère les fusillades ou les agressions de la veille, l’on comprend l’ampleur du problème.
Mais s’arrêter à cette description partiale serait malhonnête envers la ville et ses habitants. Ce serait nier qu’ici la culture est une valeur ancrée dans les habitudes de vie. Les événements se succèdent et les groupes locaux ou de l’extérieurs animent les clubs toute l’année. La vitalité artistique de Winnipeg est certainement l’un de ses points forts. Adoptée par Neil Young au début de sa carrière, c’est certainement l’une des villes canadiennes qui compte le plus de musiciens vivant de leur art. Une ville qui attire les artistes et sait les garder ne peut pas être complètement mauvaise. 


Making the most of it in Winnipeg

Cities are like people. If we do not make the effort to get to know them and see what they really have to offer, we risk giving in to our immediate first impression and miss out on a beautiful meeting.  If Winnipeg was a person, it would be a "beautiful person"; somebody who does not lie and who offers a lot, without giving away all it has to offer right away. Winnipeg is a city that doesn't really even care if we necessarily like it in return. Winnipeg doesn't have the grand landscapes that surround Vancouver. Winnipeg doesn't have the wealth of Calgary. Winnipeg does not vibrate as Toronto does. Winnipeg doesn't have the charm of Montreal. So be it.
Halfway  between the east and west coasts of Canada,  only a two hour drive from the first  U.S. border post, Winnipeg has never really been considered one of the major cities of The Great White North. For a long time, it was a point on the map; in the middle of the prairies of the Canadian mid-west. This exclusion from the club was strengthened by the loss of its symbolic hockey team, the Jets, which relocated to Phoenix, Arizona in 1995. Surely, a city without a hockey club would not know how to be a real Canadian city. After 15 years of exile, the team has just returned to the fold for next season, creating the biggest buzz that the city has known in a very long time. Is Winnipeg underestimated? Certainly.
The only urban area, in an essentially rural province, the city remains one of the cheapest in Canada,  while Manitoba remains one of the poorest provinces in the country. Nevertheless, it would be hasty to forget Winnipeg's history as one of the economic and industrial centres of the country. 
The banking, agro-industrial and aeronautical sectors in particular are solidly implanted in a city  that is in full transformation,  successfully catching up to Canada's other main metropolises, in all domains. Winnipeg leans on several promising large-scale projects, such as the museum of human rights, which is currently under construction and a new airport slated to open in the near future. This development has already resulted in a spectacular rise in real estate prices. 
However, Winnipeg still remains very affordable compared to other cities and cultivate a certain lifestyle. To say that the winter is rough here, is an understatement. No city suffers more in comparison when it comes to negative temperatures.  It isn't nicknamed "Winterpeg" for nothing.
In summer time, the temperature soars, beating heat records throughout the country. So much so that it could be difficult for a newcomer to fathom the infamous Winnipeg winter really exists. Likewise, the city also holds another the record it would gladly give up. For a long time, the capital of Manitoba has also had the highest crime rate in Canada. Winnipeg is a city known for gang violence that often erupts in various areas of its core, along with drug trafficking and poverty.
Crime occupies the Winnipeg police full-time. You only need to open a newspaper in the morning, brimming with the shootings and attacks of the day before, to understand the scale of the problem.
But to hold Winnipeg captive to this partial description would be a disservice, to the city and the people who live in it. It would be denying the value of the immensely rich culture here that is anchored in the Winnipeg lifestyle. Events succeed one after another, and there are many local groups within the city and just outside it, who breathe life into clubs all year long. The artistic vitality of Winnipeg is certainly one of its key points. Adopted by Neil Young at the beginning of his career, it is certainly one of the Canadian cities that accounts for most musicians living off their art. A city which attracts artists and knows how to keep them cannot be completely bad.

dimanche 5 juin 2011

Welcome to Winnipeg

Déjà une semaine que j'ai posé mes valises à Winnipeg. C'est peu pour pouvoir parler du Manitoba mais c'est un début pour commencer à sentir la ville. Un gars croisé dans un parc il y a quelques jours m'a lancé rigolard, "ici, tu peux voir ton chien courir pendant deux jours en ligne droite sans le perdre de vue." Une manière bien à lui décrire la province : relativement très plat. Manitoba, l'autre plat pays en somme... Sans les moules.

Je n'ai rien vu encore de cette province immense, 100 000 km2 de plus que la France. Et tout ce que je connais je l'ai lu.  La province-timbre poste comme on la surnomme (quoiqu'on pourrait qualifier de la même manière la Saskatchewan voisine dont le découpage artificiel est encore plus évident). Un gros timbre poste dirons-nous...

En revanche après une semaine à Winnipeg, je commence à avoir une idée de la capitale de la province. À première vue c'est une ville nord américaine typique... Sans véritable charme mais "livable" comme on dit par ici. Arrivé sous la pluie, je dois dire que j'avais un apriori négatif, renforcé par ce que les potes sur Vancouver et les autres Canadiens rencontrés au hasard dans les bars avait pu me dire. Vu sous l'angle du nouvel arrivant, avec un temps de merde, la ville a de quoi faire peur...surtout pour un européen habitué des vieilles pierres. Déjà que tu les cherches à Vancouver... Et pourtant, l'histoire est plus riche ici qu'à Vancouver. Plus douloureuse aussi. J'aurais l'occasion d'y revenir plus tard. Ma première vision a été cet affreux boulevard large de 8 voies qui traverse la ville. En réalité il s'agit de la transcanadienne qui passe littéralement en centre-ville, le tout bordé de building gris et sinistres. Comme une vision d'une ville post-communiste d'Europe de l'Est. Pas très glamour donc.
Et puis il s'est mis à faire beau et j'ai eu l'occasion d'explorer la ville, réellement. Je passerai sur Down town Winnipeg qui comme la majorité des down town d'amérique du nord est assez sinistre dès que les bureaux ferment et inintéressant. Rapidement, le décor est toujours le même de large avenue et des building sans style.  Il faut s'enfoncer un peu dans les quartiers périphériques pour commencer à trouver son bonheur. Et comme partout en amérique du nord, il y a les endroits ou il faut habiter et ceux qu'il faut éviter...bien souvent un bloc ou une rue séparent ces deux mondes. Dans certains quartiers, tu te réveilles au son des sirènes de polices ou de pompiers quand tu n'es pas tiré du lit, par  les dealers de crack qui gueulent, des bandes qui s'affrontent ou les voisins de palier qui se mettent sur la gueule... 
Dans d'autres quartier en revanche, les voitures sont sagement garées dans des rues paisibles bordées de maisons gentilles avec leur petites marches en bois qui mène sur un patio mignon où trône un rocking chair. Le spot idéal pour siroter des bières un soir d'été...(l'hiver, c'est pas possible parce que tu serais déjà mort de froid). J'habite un de ces quartier, plus ou moins. Je vis dans un immeuble, à Saint-Boniface au cœur du quartier francophone. C'est temporaire avant de me trouver autre chose, mais ça me permet de me familiariser avec une communauté très active ici et qui est la raison d'être de mon travail. Avec l'été qui est déjà là, je me rend compte combien cette période est attendu par les habitants qui sortent déjà les short dès que le mercure passe les 10 degrées alors 35-40°C comme on va se taper cet été, je n'ose imaginer... Au menu de cette été, festivals en pagailles. Il va être tant de s'acheter une bagnole et une tente... Je viens aussi d'apprendre que Winnipeg possède l'une des meilleur scènes underground du pays en ce qui concerne la musique "live", et ça c'est toute l'année. 

To be continued...


mercredi 25 mai 2011

Derniers articles à Vancouver

Derniers articles publiés dans La Source et L'Express du Pacifique avant le départ...
 


Dernières heures à Vancouver

Alors que les Canucks s'apprêtent à connaître à nouveau le frisson d'une finale de Stanley Cup emmenant toute une ville vers un été qui s'annonce chaud bouillant... C'est dans un autre endroit du Canada, tout aussi chaud mais pour des raisons climatiques principalement que je vais m'installer. Presque trois mois pile après mon arrivée à Vancouver, c'est l'heure pour moi de refaire mon sac. Je pars un peu à l'est, mais toujours à l'Ouest. Au Manitoba. À Winnipeg. Le deuxième entretien d'embauche aura été le bon. Il s'en est fallu de peu que je fasse mes valises pour Edmonton, j'ai été battu en final. Fair enough. J'ai eu plus de chance cette fois-ci. Je m'apprête à rejoindre l'équipe du projet Action Médias (http://www.actionmedias.net) qui en temps que coordonnateur et animateur du projet.
Lancé par le journal La Liberté et la radio associative L'Envol, deux solides piliers du petit monde francophone du Manitoba,  le projet Action médias a pour mission de former la relève francophone dans les domaines des communications et du journalisme en offrant une variété de cours, d’ateliers et de projets interactifs. Dès lundi prochain, je prends mes fonctions dans mon bureau, au sein des locaux du journal La Liberté, à Saint-Boniface, une commune qui jouxte Winnipeg, capitale de la province du Manitoba. 

 

Un an après avoir quitté mes fonctions au Journal de l'Ile de la Réunion le 14 mai 2010, je renoue donc avec le travail et le journalisme même si cela prendra une autre forme dans un pays dans lequel je rêve d'avoir une expérience de travail depuis plus de sept ans. Je ne sais pas encore ce qui m'attends, si ce n'est une montagne de travail que je vais devoir gravir avec mon collègue pendant cette année qui s'annonce d'emblée intense comme la chaleur qui va bientôt s'abattre sur les plaines de l'ouest canadien. 


En quelques mots le Manitoba c'est à peu près la Sibérie Canadienne. Une chaleur de bête humide l'été et un froid polaire l'hiver à geler un bison sur patte. Extrême donc.


Attention, instant...Wikipédia !

Le Manitoba (1 196 291 habitants en 2008) est une province anglophone des Prairies canadiennes649 950 km2. La province a plus de 110 000 lacs et a un climat continental en grande partie en raison de sa topographie plane.  ayant une superficie de
Selon le recensement de 2006, le plus grand groupe ethnique au Manitoba est d'origine anglaise (259 595 habitants), mais il y a une importante minorité de langue française (148 370 habitants) et une population autochtone en pleine croissance (192 865 habitants y compris les Métis). Les autres groupes ethniques importants sont les Allemands (216 755 habitants - le deuxième groupe en importance), les Écossais (209 170) et les Irlandais (155 915). Le Manitoba est l'un des centres les plus importants de culture ukrainienne à l'extérieur de l'Ukraine (il y a 167 175 personnes d'origine ukrainienne) et le Manitoba est le foyer de la plus grande communauté islandaise à l'extérieur de l'Islande.
La capitale du Manitoba et sa plus grande ville est Winnipeg, la huitième métropole du pays en nombre d'habitants.

(Wikipédia est mon ami).


J'en sais pas beaucoup plus pour l'instant si ce n'est que je débarque samedi et que je suis au bureau lundi. 

Exit donc la course au petit boulot et aux heures de travail grappillées ça et là entre les entrepôts et les entreprises de déménagement... Retour à une certaine stabilité professionnelle et personnelle, pour un temps au moins. Dans moins d'une semaine je serai à nouveau partager entre mon bureau et le terrain auprès des jeunes francophone du Manitoba à qui je devrais enseigner les bases du journalisme et superviser la réalisation d'un média multiforme dont ils sont justement les "journalistes".  Ça veut dire aussi se rendre dans les différentes lycées de la province et aller à la rencontre des communautés francophones dispersées sur le territoire. Pour le coup, c'est plus une Twingo qu'il va me falloir acheter... Je penche plus pour un truc avec des grosses roues et un plateau à l'arrière pour hisser le bisoneau que j'aurais flingué au détour d'une piste.

Difficile de ne pas penser qu'il y a encore quelques jours je hissais des canapés d'angles d'un balcon au troisième étage d'un immeuble sans ascenseur dans une banlieue de Vancouver...

On va remiser la tenue de chantier et les steal toe boots. Je commençais à m'y faire à ce rythme de taf, mine de rien, jonglant entre les déménagements pour deux boîtes différentes dans lesquelles j'avais réussi à me faire embaucher et les missions intérimaires. Ça m'a permis de voir un Canada qu'il n'est pas évident de voir autrement. Celui qui n'est pas forcément en surface. Celui des immigrés qui se battent pour faire de ce pays, celui de leur enfants et un peu le leur aussi, au passage. Parmi les collègues avec qui j'ai pu bosser récemment, que ce soit pour déménager une agence de publicité down town ou pour soulever des sac de 20kg de croquettes pour chien dans une grande surface de nuit, il y avait un comptable venu du Honduras, un biologiste marin argentin qui parlait 5 langues, un Roumain qui était gardien de musée à Bucarest... J'aurais appris pleins de choses pendant ces trois mois de démerde. Si la chance ne m'avait pas sourit je partait rejoindre une compagnie minière pour peser de l'or toute la journée pendant les 6 prochains mois.

Enfin je n'oublie surtout pas ce que j'y aurais fait sur le plan journalistique en essayant d'apporter ma petite pierre à un édifice comme La Source, journal bilingue de Vancouver dans lequel je me serais vraiment fait plaisir le peu de temps que j'y aurais passé.

L'aventure continue donc, mais au Manitoba.












jeudi 21 avril 2011

"420" : Let's celebrate marijuana

What's the day today ? Today is the Weed Day... À Vancouver, le 20 avril est une date que les amateurs de fumette cochent sur leur calendrier et attendent d'une année à l'autre. C'est à cette date que se tient le "Four Twenty" ou "420", "4:20", "4/20"... Une journée pendant laquelle des milliers de personnes célèbrent la marijuana dans la ville. Réunis devant la Art Gallery ils se démontent joyeusement les neurones dans une ambiance de kermesse.  Le nuage de fumée qui flotte au dessus de la foule est tellement épais qu'on a du mal à distinguer la scène ou les groupes et activistes locaux se succèdent pour réclamer la légalisation du cannabis. Le gouvernement Canadien a déjà fait un premier pas en distinguant l'usage médical du cannabis avec la possession simple de cannabis.

Je n'ai malheureusement pas pu me rendre à cette manifestation qui aurait été je crois, journalistiquement intéressante. J'avais un entretien sur skype avec un journal à Edmonton en fin d'après midi et je ne suis pas certain qu'arriver déglingué à l'insu de mon plein gré devant mon écran en souriant bêtement aux questions de mon interlocuteur aurait été une bonne chose.

Dans une ville qui sent la beuh à chaque coin de rue, où les boutiques consacré à tout ce qui touche de près ou de loin à la fumette pullulent et où l'on a bien plus de chance de se faire arrêter avec une bière
plutôt qu'un pétard à la main, l'événement déplace les foules et représente un moment important du calendrier "culturel".

C'est dans une ambiance bon enfant, largement encadré par la police que tout un chacun a pu faire son marché dans les différents stands dressés pour l'occasion et acheter son herbe vendus dans des petits sachets plastiques pour 10 dollars (à peine 7 euros) à "consommer sur place ou à emporter", c'est selon. Ces mêmes sachets plastiques qui rendent fous les douaniers et qui vous donne droit à une fouille au corps, un désosage de la voiture, un tour de panier à salade avec les menottes, et une nuit en garde à vue en France... Nous on a le Beaujolais nouveau, ici c'est le "420".



Il y a des jours comme ça...

Par où commencer ? Il y a des jours comme ça ou l'on a l'impréssion que les choses avancent d'elles-mêmes. On sait qu'on s'est bougé pour ça, que c'est pas dû totalement au hasard mais quand même, on est toujours un peu étonné que ça fonctionne... Alors on en profite.

Ça fait six semaines pile que je suis arrivé à Vancouver et je peux déjà faire le constat suivant :

-J'ai signé deux articles publiés dans deux journaux locaux (L'Express du Pacifique et La Source)

-J'ai été l'invité de Radio Canada hier matin pour parler justement d'un de ces articles et représenter mon journal.

-J'ai eu un entretien ce soir avec un journal francophone d'Edmonton dans l'Alberta.

 -J'ai un autre entretien prévu la semaine prochaine avec les responsables d'un gros projet fédéral qui consisterait à superviser l'élaboration d'une plate forme multimédia et dispenser des formations en journalisme auprès des jeunes francophones de la province du Manitoba (plus grande que l'exagone).

D'un autre côté c'est heureux car je suis au chômage technique (ou pas) depuis deux semaines et ça commence à devenir lassant...

Je reviens un peu sur La Source, journal gratuit et bilingue fondé par Mamadou Gangué, ancien journaliste installé depuis 17 ans à Vancouver. Si j'étais sceptique au début à l'idée d'y bosser gratos, je dois-dire que j'ai vite compris que c'est au contraire une formidable rampe de lancement pour les journalistes qui, comme moi, sont désireux de se forger une première expérience canadienne, quasi obligatoire si on veut décrocher un job ici. (Bon j'avoue que j'en ai pas eu besoin dans mon cas personnel pour décrocher mes entretiens mais c'est la norme). J'ai donc couvert la fashion week de Vancouver pour La Source et voici le rendu :



Cerise sur le gâteau, on m'a proposé de représenter le journal et de parler de ma vision de cette fashion week en tant que journaliste "européen" (la nuance est importante) dans l'émission Phare Ouest sur Radio Canada. L'émission est diffusée dans l'ensemble de la Colombie-Britannique et le Yukon.
Je me suis donc retrouvé dans les studios de la radio devant un micro et j'ai causé dans le poste, chose qui ne m'était pas arrivé depuis ma formation en école de journalisme. Et à l'époque je brillais pas par mes qualités radiophoniques...
Cette fois, certainement parce que ça n'était pas dans un cadre scolaire, j'ai beaucoup aimé l'expérience et j'en redemanderais presque. En fait si, j'en redemande. Dîtes ? C'est possible d'avoir un peu de rab', siouplé ?


http://www.radio-canada.ca/regions/Colombie-Britannique/emissions/emission.asp?pk=1190


mercredi 13 avril 2011

Vancouver Fashion Week, "L'Incruste" part 1

Chômage technique oblige en attendant que mes missions d'intérim reprennent. Je collabore avec un journal bilingue de Vancouver qui s'appelle La Source. Le principe est très simple, tu bosses bénévolement et t'es rémunéré en hypothétique "contacts que tu peux te faire rapidement dans le milieu", dixit le rédac chef. Mouais... J'aime pas trop le principe mais ça me coûte pas grand chose, j'ai un peu qe ça à faire et c'est bon pour le CV coco donc j'ai dit banco. Me voilà donc envoyé spécial de The La Source à la 10ème Fashion week de Vancouver. Tout un programme. "T'as mission est de rencontrer le gotha de la mode Vancouveroise, ceux qui font la pluie et le beau temps et de dresser un portrait objectif et critique du monde de la mode à Vancouver". Heu...OK ! Gotha de la mode Vancouveroise ça fait tout de suite rire mais bon, soit... Je vais jouer les chroniqueurs mondains toute la semaine, y'a pire pour occuper ses soirées.
Aussi tôt dit, aussitôt fait, j'ai d'abord commencé par demandé une accréditation presse pour toute la semaine...et puis en fait non, tiens, deux accréditations parce qu'une incruste c'est toujours plus sympa à plusieurs. J'ai donc convié un pote à venir jouer les photographes de presse et voilà, on donne les mots qui vont bien : "french journalist" ça sonne toujours bien avec "mode" ou "gastronomie", du coup aucune difficulté pour récupérer les sésames hier soir et en route pour la soirée de gala d'ouverture dans un hôtel très chic du centre de Vancouver. Côté déguisement, j'ai lâché le pantalon de charpentier, les grolles de sécurité et le sweat-shirt pour une tenue un peu plus classe histoire de "paraître" présentable et roule ma poule.
Comme le disait un camarade de lycée, "il ne faut jamais perdre une occasion de se la péter". J'ai toujours aimé cette aphorisme, et je rajouterais, "se la péter en société", c'est plus drôle.
J'avoue qu'avec tous ces gens bien habillés qui forment ce qui doit ressembler au "gotha" de la mode à Vancouver, j'ai un peu l'impression d'être un escroc dans cette ambiance Ferrero Rocher, où c'est pas l'ambassadeur qui reçoit mais le vice-consule des Pays-Bas... On a les VIP qu'on peut.

Côté taf, attention j'ai bossé mes angles, faut pas déconner...

Vancouver a-t-elle des ambitions de devenir une des capitales de la mode?
Quels sont ses atouts et ses faiblesses..
Y aurait-il un travail de pédagogie de la mode pour sensibiliser Monsieur et Madame tout le monde à se mettre au diapason des nouvelles tendances en la matière.
Quel rôle jouerait géographiquement sa proximité avec l’Asie dans son ascension?
Étant situé aux antipodes de l’Europe, cela nuirait-il aux chances de Vancouver de se faire accepter dans le club select des grandes capitales de la mode?
Quelle place la diversité culturelle de la ville en conjonction avec le brassage des cultures jouent-ils et joueront-ils dans l’émergence future de Vancouver comme une des prochaines destinations de la mode.










vendredi 8 avril 2011

Wharehouse rock (la suite)

Je profite de la fin de ma mission intérimaire pour m'arrêter un peu sur cette expérience malgré tout enrichissante. J'étais jusqu'à il y a peu manutentionnaire dans un entrepôt de Richmond, ancien quartier excentré au sud de Vancouver, devenu aujourd'hui une véritable commune. C'est là que depuis une quinzaine de jours, je me rends après une bonne demi heure de skytrain pour une journée de travail de 8 heures (de 10 am à 6h30 pm). Je bosse dans un entrepôt comme il est existe des dizaines dans cette partie industrielle de la ville, qui appartient à l'un des leader mondial de la distribution de matériel informatique. Je ne sais si vous connaissez la série, The Office, mais imaginez-vous les commerciaux qui bossent à la com' dans un bureau et derrière la cloison y'a nous. 

Mon job est d'être un "picker", comprendre celui qui va chercher les éléments de la commande. En clair, vous commandez une imprimante, un toner, une house pour votre I-pad, un écran 21 pouces et pourquoi pas une câble USB...et bien avant que le colis n'arrive chez vous, il y a d'abord un mec, en l'occurrence moi, qui doit réunir tous les "items" sur un charriot et qui les envoient ensuite aux autres mecs qui s'occupent d'empaqueter tout ça. 
Donc mon job c'est de marcher inlassablement (enfin si, c'est super lassant en fait) entre les "rayons" muni de mon pistolet à code barre et de flinguer toute les étiquettes qui passent à ma portée.

Je ne m'étalerais pas sur le côté technique de ce job... C'est vrai, je pourrais vous expliquer comment bien scanner un produit en inclinant comme il faut le laser infrarouge par exemple, ou comment assembler une boîte en carton pré-formée. Ou encore comment poser une étiquette sur un colis...(pas si facile).

Je pourrais m'étendre sur tout ça, mais...non. Si vous êtes encore là, c'est que vous êtes déjà bien courageux. En revanche, je parlerais plutôt de cette petite expérience en elle-même. Cette expérience de "working class (hero)" qui me permet de voir un Canada que je ne verrais pas forcément sinon.

Donc en gros pendant 15 jours j'avais mon petit rituel, skytrain, marche de 10 minutes au milieu des entrepôts, je passe à mon casier et je me déguise. À peine le temps d'échanger 3 mots avec tes co-worker... J'enfile mes chaussures de sécurité qui me défoncent les chevilles, mon gilets fluo histoire de ne pas me faire écraser par un fenwick, je glisse ma main droite dans une espèce de machine toute zarbi qui me reconnait instantanément et c'est parti pour huit heures. Ah oui, j'oubliais le principal. J'éteins mon cerveau et je le laisse dans mon casier...

Faut que ça tourne, pas de temps à perdre, le temps c'est de l'argent, productivité ! 



Tu parles plus de 2 minutes sans être à fond et t'as ton boss, très sympa au demeurant qui te propose aimablement de reprendre le taf... poliment...PRO-DUC-TI-VI-TY.

Outre le fait de bosser huit heures par jour, seul face son pistolet laser dans un entrepôt sans réellement parler avec ses collègues, cette expérience m'amène à voir une autre réalité du Canada, et de voir surtout une facette du pays qu'on n'imagine pas forcément.

Je dirais pour résumer que l'équipe avec qui je travaille est à l'image du Canada d'aujourd'hui. Exit le cliché du Canucks en chemise de bûcheron born and raised in Canada.  Où je travaille, excepté le manager, aucun de mes collègues n'est né au Canada. Ils viennent des Philippines principalement, de Chine, du Chili, de l'Inde (les seuls qui défient Bryan Adams avec "leur" propre radio, branché  en prise direct avec une radio indienne), d'Ukraine ou de Roumanie... sans compter mes deux potes Irlandais, intérimaires comme moi. Ils ne sont pas forcément encore citoyens mais le deviendront et ont déjà le drapeau Canadien sur leur voiture... Ici on ne force pas les gens à "devenir" Canadien, ils le deviennent d'eux-même, d'autant plus qu'on ne leur impose aucun moule en leur rappelant sans cesse leurs origines... 

Et quand vient le soir, que les camions arrivent pour prendre les chargements, j'échange quelques plaisanteries avec les chauffeurs qui sont d'origine Croates, Sikhs ou Hongrois.

Ah oui, et puis il y a un rituel auquel on doit tous se plier, tu ne peux pas sortir de l'entrepôt sans passer au détecteur de métal, chaussures comprises. J'ai beau expliqué que tu peux difficilement planquer un photocopieur dans une chaussette, rien y fait. "C'est la procédure !" me répond la dame de la sécurité avec un accent Ukrainien à couper au sabre de Cosaque.  Je ne peux m'empêcher de l'imaginer en gardienne de goulag...

Dernière au sujet de la productivité...  Le rendement de chaque "picker" est enregistré sur le serveur de l'entreprise et ça sort sous la forme d'un pourcentage. On est censé cliquer un minimum de tant par heure, sinon on est pas assez efficace... Pour l'instant je dois faire l'affaire mais je suis loin d'être un as.

Dernière chose, mercredi dernier je me fais appeler par le contre-maître, j'avais fait une erreur. J'ai envoyé 3 cartouches d'imprimante rose au lieu de 2 dans un colis de plus de 150 unité. Une erreur donc mais j'ai dû signer un formulaire comme quoi "Pierre Verrière est conscient de son erreur et s'engage à être plus vigilant dans sa tâche....". On peut pas être plus carré, je pense...

Bref, c'était un post chiant pour parler d'un taf chiant. La prochaine fois je vous parlerais de la première Vancouver Fashion week que je couvrirai la semaine qui vient en full-access pour un journal bilingue de Vancouver (bénévolement, mais ça c'est une autre histoire...), ce sera un autre décor.

mardi 5 avril 2011

Un après-midi à l'Empire Field, "home of the Whitecaps"

Les "Whitecaps" du FC Vancouver contre le Sporting Kansas City... Sur le papier, ça sonne comme une rencontre de basket universitaire du samedi soir. Mais non, c'était samedi après-midi à l'Empire Field Stadium et on parle de ce bon vieux football. Pardon, du soccer... Et c'est une affaire sérieuse au pays du hockey, du curling et lacrosse (au passage le sport national du Canada c'est pas le hockey mais bien le Lacrosse).

Bon disons le tout de suite, si ça en jette sur le papier, sur le terrain en revanche, on est plus proche de la CFA2 que de la Ligue des Champions. (Le genre de commentaire à éviter de sortir à un Canadien si on va passer pour un horrible Français pédant...n'empêche que...Bref !)

Mais là n'est pas l'intérêt de l'événement, ni de ce modeste billet. Non. Ce qui est intéressant c'est de voir que l'on assiste depuis quelques années à un grand retour du soccer en Amérique du Nord qui avait connu sa période de gloire au milieu des années 70 avant de rapidement péricliter dès les années 80 car la greffe n'arrivait pas à prendre au pays du Superbowl. En 1994, la FIFA imposait aux États-Unis, alors pays organisateur de la Coupe du Monde de football, de créer un championnat Nord-Américain. Ce qu'ils ont fait en trainant des pieds et sans trop y croire... Depuis, le soccer a reprit très timidement des couleurs et les franchises ont commencé à se créer ou plutôt à renaître de leur cendres car nombre d'entre-elles étaient en sommeil depuis des années, faute de sponsors...et de véritable public.
C'est justement le cas du FC Vancouver crée en 1974 mais qui a officiellement repris vie en mars dernier à l'occasion d'une rencontre historique contre le Toronto FC, l'autre franchise Canadienne à évoluer dans la Major League Soccer (le championnat nord-américain de soccer, l'équivalent de la NBA en basket ou de la NFL en football américain). Portée par des anciennes gloires des White caps reconvertis en business men et par Steve Nash, unique star canadienne de la NBA et co-propriétaire de la franchise, l'équipe est devenue la nouvelle attraction de la ville. Et ses dirigeant comptent tout faire pour qu'elle rejoigne les Vancouver Canucks (la mythique équipe de hockey) dans le cœur des Vancouverois.
Vu d'Europe ça peut faire drôle au premier abord, de voir un club monté de toute pièce, sans véritable  histoire ni traditions et autour duquel on veut créer un esprit supporter... Tout cela fait un peu artificiel et en même temps ça fonctionne.

Au loin, on aperçoit les white caps qui dominent Vancouver... Sur le terrain, face au Sporting Kansas City, ce fut une autre histoire.



Après s'être pris un but à la dernière minute de la première mi-temps, les Whitecaps on en repris deux autres dans la deuxième mi-temps avant d'en planter enfin un puis deux, coup sur coup à la 90ème minutes. Y'a que dans Olive et Tom qu'on voit ça...


Samedi dernier, à l'Empire Field, la nouvelle maison des "Whitecaps" on était entre 2 et 3000 à taper du pied dans les travées style Furiani du stade annexe. Voisins d'un parc d'attraction avec ses montagnes russes, le stade et son équipe de foot en sont une parmi d'autres. Bientôt, il s'agira d'occuper les 32 729 places du stade principale, actuellement en rénovation. On verra à ce moment là, si la folie soccer s'est véritablement emparés de Vancouver et si les fans continueront de venir au stade même l'équipe ne décolle pas du classement. Pour l'heure, c'est vraiment sympa de voir des gens venir au stade en famille, arborant, casquette, maillot, écharpe aux couleurs des "Whitecaps", bleu marine et blanc...y'en a même qui se pointe avec leur inusable maillot de hockey des "Canucks", preuve qu'ici on soutien avant tout la ville avant de soutenir une équipe de foot. 

Côté moyens mis en œuvre, ça donne un peu le vertige compte tenu du niveau de jeu réel... Tous les matchs sont retransmis à la TV et le merchandising tourne à plein régime.


D'autres franchises canadiennes devraient voir le jour dans les années à venir dont prochaine en date devrait être L'impact de Montréal pour la Conférence Est. Et pourquoi pas, à terme un championnat canadien... C'est très loin de se réaliser mais on peu rêver. En attendant, moi, je retournerai volontiers soutenir les "Monts Blancs"...

D'façon, un supporter sans écharpe, c'est pas un vrai supporter...
           








lundi 21 mars 2011

Wharehouse rock

Bon apparemment, j'ai pas fait trop mauvaise impression chez Manpower... Malgré mon absence de références canadiennes j'ai reçu en début de semaine mes premières missions d'intérim. J'ai commencé par décharger un camion de fruit de mer avec un Irlandais pour une boîte chinoise...21 600 kilos de carton soulevés à deux tout de même et en moins de temps que les cinq heures initialement prévu, du coup on a ralenti sur la fin histoire de pas se faire sucrer 20 minutes de temps de taf, on sait jamais...
Et depuis jeudi, c'est dans un entrepôt de la banlieue de Vancouver que je me rend tous les matins en Skytrain pour aller faire du picking pour une entreprise qui livre des produits informatiques... On a connu plus excitant mais c'est pas trop mal payé, ça paie le loyer et surtout je peux pas encore me permettre de cracher sur du taf....

Je me balade donc avec mon pistolet à code barre et je dégaine sur les cartons d'imprimante, les cartouches ou les souris Logitech... parfois je fais des boîtes en cartons aussi, que j'empile. Pendant qu'on s'active la nana de la "sécurité" fait ses mots croisés.  J'ai toujours pas pigé son rôle d'ailleurs à part qu'elle nous passe au détecteur de métaux quand on rentre et quand on sort de l'entrepôt, à chaque pause...histoire qu'on ne vole pas des toner d'imprimante...



En parallèle, ma petite visite dans les locaux de l'Express du Pacifique, seul journal francophone de Colombie-Britannique aura porté ses fruits... à moi de proposer des sujets et je peux espérer être publié. C'est pas Byzance, loin de là mais c'est tout de même la raison de ma présence ici alors banco. Ça tombe bien, des idées j'en ai quelques une...


Après 15 jours, je me dis que je me suis pas trop mal débrouillé.

Ça va me permettre de penser plus sereinement aux sujets que j'aimerai proposer.



samedi 19 mars 2011

Les premiers jours...

"Ton job est de trouver un job, c'est un job à plein temps qui va te prendre 8h par jour et tu n'arrête jusqu'à ce que tu ais trouvé". C'est avec cette maxime de Rob dans la tête, un pote rencontré à San Francisco, que j'ai abordé cette expérience. Je passerai sur les conditions de mon arrivée qui sont celles de tout arrivant dans un pays étranger. La première semaine a été un mélange indéfinissable d'excitation, d'euphorie, de stress... L'impression que le cerveau est parfois en surchauffe car il faut tout gérer et intégrer beaucoup de choses. On se rend compte aussi très vite que "journaliste"comme métier c'est tout de suite pas crédible pour postuler pour un job "lambda"... Alors on s'arrange un petit peu avec la réalité. On va rechercher ses vieilles expériences d'étudiant pendant l'été,  les vieilles missions d'intérim qu'on a fait pendant les mois de chômage... On s'arrange parfois avec la réalité.

Sur mon résumé, mon métier de journaliste est à peine évoqué... Bien loin derrière "éboueur", ou inventoriste chez Leclerc... faut savoir s'adapter à la demande. Et pour l'instant, il s'agit de payer ses factures et de creuser son trou.

Les dix premiers jours ont été intenses mais sans réel retombées. Au Canada comme ailleurs, on ne trouve pas un boulot sous le sabot d'un caribou, faut se bouger un maximum et persévérer. Jouer le nice guy prêt à bosser et à faire n'importe quoi aura finalement joué en ma faveur et chez Manpower, je leur ai dit "c'est moi qui vous faut". J'ai même poussé le vice jusqu'à accepter de répondre à des questions en costard face à une web-caméra dans les bureaux de Manpower sur la productivité en entreprise. 

"Comment définiriez-vous la productivité ?"
"Quelles sont les qualités qui vous aident à être le plus efficace dans un entrepôt ?"

Et hop, petit disserte à base de "travail d'équipe", de "aller dans le même sens", de "faire gagner l'entreprise", "être les plus compétitif""rester professionnel à tout moment"... bref tous ces mots-clé qu'on doit rabâcher en école de commerce et qui ont le don de faire plaisir aux employeurs.
Apparement il s'agit d'un procédé de recrutement révolutionnaire initié à Toronto. Bref, depuis j'ai mon "interview" qui doit circuler quelque part. Une expérience de plus...






Les deux pieds au Canada...

Bon ça y est, je m'y colle enfin depuis le temps que je devais le faire. J'ouvre donc solennellement ce blog.


finalement décidé de moi aussi ouvrir un blog. Je me dis que c'est plus marrant que Facebook et puis ça me permet de garder un peu la main en écrivant.  Ça durera ce que ça durera mais l'expérience mérite d'être tentée... et puis qui sait, je vais peut-être me faire sponsoriser par le Monde.


Ce modeste blog s'adresse donc à ceux qui se demandent où je suis passé ces derniers temps mais aussi à ceux qui savent. À ceux qui sont pas sûr aussi...

Bref c'est destiné à ceux que ça intéresse.

Ça fait donc déjà deux semaines que j'ai les deux pieds au Canada. Vancouver plus précisément. C'est donc dans cette métropole de l'Ouest Canadien, principale ville de Colombie-Britannique (mais qui n'est pas sa capitale, cette honneur échouant à la paisible Victoria) que j'ai posé mon sac, ma valise devrais-je dire au soir du 3 mars 2011. Avant de passer le 49ème parallèle je suis passé par les Ztazini, pour un trip de deux mois inoubliables à beaucoup d'égard. New York, Los Angeles, San Francisco... Autant de capitales, de pays traversés, de tribus rencontrées...Voir la magnifique carte ci-contre en dessous :

Les quelques endroits qui restent en dehors des points rouge c'est les rares endroits où je n'ai pas encore mis les pieds...


 





A l'origine de ce projet de partir au Canada il y a la volonté de découvrir le pays évidement, de m'immerger en Amérique du Nord mais aussi et surtout (du moins autant que faire ce peut) pratiquer une activité journalistique qui reste quand même mon métier. J'ai voulu tenter l'aventure, humblement en sachant toute les difficultés que cela signifiait. Ce blog est un peu le reflet de cette expérience en devenir.

J'ai choisi l'Ouest Canadien et non le Québec pour plein de raison et notamment pour éviter de me retrouver avec les jeunes français (ou moins jeunes) désireux de percer dans le journalisme toujours plus nombreux que l'on croisent par paquets de 10 à chaque arrêt du métro de Montréal.
J'ai décidé d'y aller humblement, en commençant par la base avec comme seul bagage ma petite expérience française qui ne vaut pas grand chose ici et un anglais solide, dans un pays ou personne ne me connaît, ne m'attend et n'a encore moins besoin de moi.